Modèle mental : qu’est-ce que ça nous coûte ?

Dans le train

Avez-vous remarqué que quand nous n’avons plus le choix, nous sommes parfois capable de faire ce qu’on pensait impossible ? Et si nous pouvions nous forcer à agir avant d’être au pied du mur ? Quel parent n’a pas déjà dit à son enfant “tu vois, c’était pas si terrible” ? Après avoir bataillé pour que ce dernier fasse ce qu’il se refusait de faire : prendre un bain malgré un bobo, manger ses petits pois, dire bonjour à la dame, etc.

Trop souvent on s’arrête à : je n’y arriverai jamais. Les efforts pour y arriver nous semble insurmontables : ça me coûte trop d’essayer. Mais nous devrions mettre en balance : qu’est-ce que ça me coûte de ne pas essayer ? Prenons l’exemple de la ponctualité. J’ai donné rendez-vous un à ami, et n’étant pas de nature ponctuelle, je me dis : “je n’arriverai jamais à être à l’heure”. Est-ce que je vais faire des efforts pour être à l’heure ? Ou ces efforts me coûtent déjà trop ? A la question : qu’est-ce ça me coûte de ne pas essayer d’être à l’heure ? La réponse va dépendre de mon ami : rien s’il est cool, une perte de confiance s’il est plus à cheval sur les horaires, notre amitié si ça fait la 10e fois que ça se produit… S’il sagissait d’un train à prendre, cela me couterait autant d’efforts d’essayer d’être à l’heure. Mais à la différence du rendez-vous avec mon ami, si je n’essaye pas, je risque de rater un train qui ne va pas m’attendre : cela me coûte donc plus de ne pas essayer. Si je pouvais agir avec mon ami “comme si” c’était le train, je serais à l’heure pour notre rendez-vous.

Petite variante de ce schéma comportemental : prenons le cas de Paul. Paul traverse une mauvaise passe dans son entreprise. Il devrait prendre du recul par rapport à sa situation et se détacher de son travail. Mais il se convainc qu’il n’y arrive pas : cela lui coûte trop d’efforts d’être moins engagé. Il ne lui reste plus qu’à démissioner. Or, s’il travaillait “comme si” il avait posé son préavis et quittait l’entreprise dans quelques mois, il serait plus détaché, il serait un peu moins exigeant envers lui-même, et envers les autres, etc. Cela pourrait apaiser sa relation au travail, et justement lui éviter de démissioner. En d’autres termes simuler une démission pourrait éviter cette même démission.

Il ne s’agit pas de s’obliger à maintenir une situation qui ne nous convient pas. Il s’agit de comprendre que nos limites ne sont pas toujours où on les imagine. Nous sommes souvent enfermés dans un modèle mental qui nous empêche de s’ouvrir à d’autres solutions. La réalité est que nous sommes capables de nous adapter et accepter le changement avant de le subir. Et surtout peut-être d’éviter de refuser ce changement pour les mauvaises raisons.

Le manifeste agile disait “Embrace change”. S’ouvrir au changement, c’est se donner les moyens de trouver des solutions.|

One thought on “Modèle mental : qu’est-ce que ça nous coûte ?

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *